La vie à la ferme de Christieville

La vie à la ferme de Christieville 

par Barbara Brown Traill        Traduit par Gilles Saulnier

Je suis grand-mère et arrière-grand-mère mais les souvenirs de ma jeunesse sont encore vifs et je les chéris encore.  J’ai été élevée à la ferme au cours des années trente du siècle dernier et cette période demeure aussi vraie aujourd’hui qu’elle l’était alors. Il me prend même parfois de rêver pouvoir amener mes petits enfants en excursion en ces lieux de mon enfance.

En bas âge nous étions libre de parcourir les champs et les prés à la poursuite des papillons et des sauterelles.  À la saison des fleurs sauvages nous composions de gros bouquets que nous ramenions à notre mère qui passait ses journées au dessus du four à bois à faire du pain et à préparer ou confectionner de délicieux repas.  Le dimanche le produits de notre ferme servaient à préparer de délicieux repas.  Quoi de mieux que du bon poulet frais, de tendres rôtis de porc entourés de légumes tout frais cueillis du jardin. Le clou du repas était cette délicieuse tarte aux pommes fraîches sortie tout droit de four.

En ces temps là nous n’avions ni électricité, ni téléphone et notre eau provenait d’un puits creusé à la main. En l’absence de réfrigérateur électrique, seule une glacière nous permettait de conserver les produits laitiers et les denrées périssables. Les blocs de glace utilisés dans la glacière étaient sciés sur les lacs et cours d’eau au cours de l’hiver et étaient conservés dans de la sciure de bois dans un apprenti attenant à la grange.  Nous avons appris à lire et à écrire à la lueur de la chandelle et à celle plus vive des lampes à l’huile «Coleman ».  Je me rappelle en particulier de celle que nous accrochions au dessus de la table de cuisine qui nous éclairait d’une lumière vive.  Ce sont ces même lampes que nous utilisions les soirs d’hiver  pour nettoyer l’étable, faire la traite ou pour nourrir les porcs. La chaleur des animaux suffisait la plupart du temps à réchauffer la grange en hiver.  Les vaches et les chevaux étaient gardés à l’étable en hiver mais étaient laissés libres au champ à paître au cours de la belle saison.

Le lavage du linge constituait un rituel qui se répétait tous les lundi matin.  Ce jour là les vêtements sales passaient dans un gros bac en métal auquel était accroché un tordeur doté de gros rouleaux de caoutchouc actionnés par une manivelle.   Jusqu’à l’arrivée de l’électricité, l’eau était chauffée sur le poêle et le linge était frotté à la mais sur une grosse planche à laver à côtes de verre.  Une fois lavé, le linge était mis à sécher au grand air sur une corde à linge.  Une fois sec, il était repassé à l’aide de gros fers en fonte qui étaient mis à chauffer sur le poêle à bois.  Si le travail était long et hardi en été, il devenait un tour de force en hiver lorsqu’il fallait rentrer les vêtements glacés dans la maison.  En hiver le vent et le soleil permettent d’assécher en partie les vêtements mais ceux-ci demeuraient raides comme des soldats de plomb.  Il fallait voir tout ce beau monde de chiffon attendant au garde à vous pour se faire repasser.

L’été constituait toujours une période très occupée. Notre père Joe Brown était un homme curieux qui avait mis en place une véritable ferme expérimentale afin de découvrir les meilleure pratiques de rotation des cultures, celles les plus efficaces pour élever la volaille et produire les œufs ou enfin pour découvrir toute nouvelle façon qui eusse pu aider la terre à mieux produire.  Son intérêt prenait source dans les manuels d’agriculture qu’il achetait à l’université McGill ou à leur ferme expérimentale.

Puisque sa noble progéniture n’était composée que de deux filles dont moi-même et ma soeur Anne, il faisait à lui seul la plupart du travail manuel.  Il dut attendre que nous soyons assez vieilles pour que nous puissions le soulager de son bât en l’aidant à nourrir les poulets, à traire les vaches ou à récurer les étables.  Notre mère nous aidait lorsque c’était nécessaire.  Parlant d’aide, je me rappelle d’un homme dénommé Ned que mon père avait embauché pour lui venir en aide.  Celui-ci ne venait de nulle part et ne savait ni lire ni écrire.  Je me rappelle qu’il dormait dans l’étable et que mes parents lui fournissaient de quoi se nourrir.  Il est disparu sans que personne ne sache d’où il venait et ce qui lui est advenu.

La ferme Brown comportait un peu plus de 90 acres dont 75% étaient boisés.  Le reste était divisé en parcelles de taille variable qui servaient pour la plupart à la production de foin et de maïs.  Quelque acres étaient consacrés à la production de légumes qui étaient soit vendus au marché local ou bien expédiés à Montréal.  Je me rappelle que la terre caillouteuse et pauvre des Laurentides ne permettait pas de produire longtemps une bonne récolte sans faire des rotations fréquentes et sans ajouter du fumier.  Celui-ci était étendu, une fois la terre labourée, à l’aide d’un épandeur à fumier (banne) tiré par un cheval.  Un hersage à disque faisait suite au labour et servait à mélanger la terre et le fumier et à niveler les champs avant le semis.  La pierre extraite des champs constitua longtemps la seule division entre les parcelles de terre et ce n’est que plus tard qu’elles furent remplacées par du fil barbelé ou des clôtures de perche de bois.

La fenaison

La ferme à polyculture n’était pas une mince affaire.  Il fallait en effet prendre soin du bétail, des chevaux, du poulet, des porcs et qui sait de tout autre animal.  Il y avait aussi les champs à semer, le foin à couper et à rentrer au fenil.  En ces jours, une journée de travail pouvait durer de 16 à 18 heures et ce, en particulier si un orage se pointait à l’horizon.  C’était tout un travail de mettre le foin au fenil avant que la pluie ne tombe et ne fasse moisir le foin.

Nous adorions cette période où nous pouvions sauter sur le foin à pieds joints pour le compacter.  Quel plaisir nous avions de pouvoir nous promener au sommet du foin empilé sur les charrettes pleines à déborder.  Une fois le foin au fenil, il nous restait encore le plaisir de sauter dans le foin où celui de l’étendre pour faire place à un autre chargement.  Dans ce temps là, le foin était coupé à l’aide d’une faucheuse tirée par des chevaux.  Celui-ci une fois coupé était raclé, placé en gerbes à l’aide d’une fourche et laissé à sécher au soleil.  Une fois le foin séché, on le plaçait en meule avant de le charger à la fourche sur une charrette munie de hautes ridelles.  Le meilleur moment de la journée était celui de baignade où nous courrions plonger dans un bassin de la rivière Simon.  C’est à la course que nous enfilions nos maillots de bain et que nous courrions en riant à la rivière toute proche.

Le soleil brille presque quatorze heures au cours de l’été et les journées durent plus longtemps encore.  C’est ainsi qu’à la fin de la journée nous avions encore le temps pour nous détendre et nous amuser.  Nous invitions nos amis de l’école du village de Morin-Heights pour jouer ou manger du maïs grillé.  On jouait à la cachette à cheval en nous dissimulant dans les fourrés à l’orée des pâturages.  L’été c’était aussi le temps des petites fraises des champs.  Nous partions ainsi de bon matin, avec notre mère, les cueillir dans les champs les plus reculés. Servies fraîches pour le dessert du souper, celles qui restaient étaient ajoutées à la récolte du lendemain pour faire de la délicieuse confiture.  Certaines journées notre appétit dépassait notre récolte ce qui n’était pas pour plaire à ma mère. Puis venait le temps de la récolte des légumes et de celui de mon plus grand plaisir qui était de cueillir et manger nos carottes, radis, ou laitues fraîches.  Suivait le temps des pommes fraîches et celui du maïs sucré frais.

La volaille constituait la base de notre alimentation puisque notre père en faisait l’élevage.  C’est ainsi que ma mère avait concocté mille recettes pour l’apprêter. Une des tâches qui m’intéressait le plus était d’aller chercher les oeufs au poulailler, de les laver et de les mirer pour retirer ceux qui étaient imparfaits.  La dernière étape consistait à les trier par grosseur et de les emballer.  Nous conservions les oeufs déclassés dans le garde-manger pour notre usage personnel.  Chaque vendredi notre père préparait de plein cageots d’oeufs et des boîtes de légumes pour mettre à bord du train de Montréal.

Le travail à la ferme tel que je le décris, pouvait sembler n’être qu’une suite interminable de tâches à accomplir mais en réalité nous ne travaillions pas tant que ça.  Nous cherchions toujours l’occasion de tirer du plaisir de certaines tâches comme pour le barattage du beurre dans la perspective d’en faire de la délicieuse crème glacée fraîche.  La visite de notre parenté constituait une partie importante de notre vie.  Il y avait les épluchettes de blé d’inde, les pique-nique, les baignades et enfin une foule de jeux où tout le monde s’amusait.  Parfois ma soeur et moi pensions au fait que nos cousins de la ville n’avaient aucune idée de la vie et des choses de la ferme.  Il avaient par exemple peur des animaux et d’autre choses que nous considérions comme normales.  Ma mère et père nous incitaient à leur apprendre le comment des choses de la ferme mais, par ailleurs de modérer nos élans. Nous ne pouvions cependant pas résister à l’envie de leur faire de mauvaises farces.  Je me rappelle que plus d’une fois nous avons été privées de souper.  Nos farces ne devaient pas les avoir affecté tant que cela puisqu’ils retournaient toujours en ville souriants et les bras chargés de légumes et d’oeufs frais comme on ne peut pas en trouver la-bas.

Le temps des récoltes

Avec l’automne venait le temps des récoltes.  Celles qui n’étaient pas envoyées au marché étaient entreposées dans notre caveau à légumes creusé à même la colline située à l’arrière de la grange. Le caveau était étayé de grosses billes de bois.  De nombreuses tablettes permettaient d’entreposer les boîtes de pommes et les légumes.  C’est également à l’automne que l’on retournait les champs pour qu’ils soient prêts pour le printemps.  Chaque année les champs étaient mis en rotation en permutant les différentes cultures.  Le fumier dont nous disposions en abondance permettait de bien engraisser la terre.

Avec le mois d’août arrivait  la saison des groseilles et celle des framboises. C’était durant cette période que ma mère confectionnait de merveilleuses gelées et de délicieuses confitures. La préparation de marinades constituait un autre impératif pour la réserve d’hiver.  Ma mère qui ne disposait jamais d’un seul instant pour elle-même trouvait quand même le temps de nous montrer comment les préparer.  A la ferme, le temps semblait toujours trop court puisqu’il y avait toujours quelque chose à faire.  Les jours de plus en plus courts amenaient par la suite l’anticipation des Fêtes à venir.

L’église et l’école comme pivot de nos vies

Notre communauté religieuse constituait un élément central de notre famille et nous participions fidèlement aux cérémonies de l’Église Unie à chaque dimanche ou lors des fêtes religieuse telles lors de la Noël où à la Pâques.  Notre père était très impliqué dans l’organisation du catéchisme dominical et ma mère chantait dans la chorale aussi souvent qu’elle le pouvait.  C’est à l’Église Unie de Morin-Heights que nous avons été baptisé.  Les fermiers des environs étaient fidèles à leur église et chacune des différentes églises, quelles soient anglicanes, unies ou catholiques celles-ci avaient leur lot d’activités.  Il y avait abondance de bazars, de repas et de ventes de charité.  On revenait ainsi à la maison avec plein de pâtisseries maison ou avec de l’artisanat.

Notre école occupait un magnifique édifice de deux étages à l’entrée principale du village de Morin-Heights.  Le transport des enfants des communautés environnantes de Christieville, de Mille-Isles, de Montfort et de Côte Saint-Gabriel se faisant en carriole en été et en traîneau à cheval en hiver.  Au printemps et en automne, quelques uns se déplaçaient à pied ou à bicyclette selon l’aisance de leurs parents. L’école de Morin-Heights se trouvait à tout juste un mille de notre ferme ce qui fait que moi et ma soeur pouvions faire le trajet à pied ou à ski selon la saison.  Il n’y avait pas de service d’autobus à l’époque mais en hiver la compagnie de taxi Saint-Denis de Morin-Heights assurait le transport des passager à l’aide d’un chenillette taxi pouvant accueillir jusqu’à dix passagers.  Il nous arrivait ainsi de rassembler un groupe d’amis skieurs pour rallier les centres de Saint-Sauveur, de Sainte-Adèle, de Saint-Agathe et même du Mont-Tremblant. Nos journées de ski commençaient parfois en nous faisant tirer par une corde attachée à l’arrière du gros véhicule Bombardier.  Cet exercice nous permettait de nous réchauffer les muscles pour la journée à venir.

Les hivers étaient souvent longs et ardus.  Il arrivait que la quantité de neige tombée soit telle que les fermiers ne puissent plus utiliser leur attelage de chevaux pour ouvrir leur tronçon de chemin.  C’est alors que les ski et les raquettes devenaient de véritables outils de locomotion qui permettaient de se rendre aux commerces les plus près pour se réapprovisionner en outils ou en victuailles.  Quant à nous, puisque notre maison se trouvait tout près de la voie ferrée, nous n’avions qu’à attendre le passage de la locomotive chasse-neige du Canadien National pour qui nous puissions nous rendre au village en suivant la voie ferrée.  L’hiver c’était aussi la période idéale pour s’encabaner et pour profiter de la chaleur de la maison.  Nous avions toujours plein de bons livres à lire et de bons disques à écouter sur le phonographe. C’est par ailleurs au cours de l’hiver que nous avons appris à repriser, à tricoter et que notre mère nous a montré avec amour comment préparer nos premiers biscuits.

La période de Noël était la plus agréable car nous avions la chance de pouvoir accompagner notre père chercher ensemble un beau sapin que nous pouvions décorer nous même.  Ces décorations, nous les avions pour la plupart fabriquées de nos propres mains à l’école du village.  Le sapin était également orné de porte-chandeliers que nos parents avaient amassés au cours des années.  Ce n’est que le matin de Noël que nous allions les allumer tout juste pour la distribution des cadeaux et pour l’échange de tous nos bons souhaits de bonheur.  Les autres jours, en raison des risques d’incendie,  le sapin restait sans lumière à l’exception d’une petite demi-heure en soirée, le temps de nous émerveiller de sa beauté.  C’est le matin après le petit déjeuner que le père Noël venait distribuer bonbons et cadeaux dans le grenier de la maison.  Notre père, habillé dans un costume que lui avait confectionné ma mère, faisait le Père Noël idéal.

Les hivers étaient plus longs et plus froids à l’époque.  C’est pourquoi notre père faisait toujours une ample provision de bois pour garder la maison au chaud.  Notre père avait aussi trouvé le moyen de vendre assez de bois pour gagner ce qu’il fallait pour acheter les semences du printemps.  Mon père adorait réfléchir à la façon dont il allait faire la coupe des arbres.  C’est ainsi qu’il identifiait chaque arbre avant de l’abattre.  Le bois coupé était ramassé puis amené en traîneau à cheval au moulin tout proche de Christieville.  Le travail de bucheron se faisait selon lui mieux en solitaire ce qui lui valait de parfois revenir à la maison épuisé à la fin d’une dure journée de labeur.   L’abattage des arbres mal tombés constituait parfois un travail dangereux.  En dépit qu’il se fusse blessé à plusieurs reprises, il ne cessa jamais d’aimer travailler en forêt.  Il en finit ainsi à mettre en place la première exploitation forestière digne de ce nom dans tout le comté.  Ses efforts lui valurent le respect de toute la communauté ainsi que l’éloge des journaux locaux.

Notre amour du ski

La pratique du ski constituait une activité très importante la fin de semaine.  Notre entraîneur du club de ski de Morin-Heights, Georges (Bunny) Basler assurait  à lui seul la gestion du club et organisait la plupart des activités.  Chaque fin de semaine notre groupe se rencontrait soit à la maison soit dans un centre de ski de fond des Laurentides. À quelques reprises nous sommes même allés concourir contre les écoles de Montréal.  Grâce à notre entrainement, nous avons ainsi ramenés de nombreux trophées qui étaient d’abord exposés au club puis à l’école du village.  À l’époque, les skis étaient alors fait entièrement de bois et comportaient des carres en acier vissées.  La plupart des harnais que nous utilisions étaient du type Kandahar.  Ceux-ci avaient des pinces de métal à l’avant et un câble d’acier muni d’un ressort à l’arrière. Un levier permettait de serrer le tout et d’ajuster la tension.  L’arrière de la botte étant libre, il fallait ainsi lors des courses de descente, la fixer plus solidement à la surface du ski.  Pour ce faire, nous utilisions de longues lanières de cuir que nous enroulions autour de la botte.  L’autre extrémité était attachée au ski.  L’ensemble ainsi coincé nous permettait de mieux faire nos virages sur carres.  Malheureusement, ainsi coincé le ski ne pouvais pas se libérer lors d’une chute ce qui fait que l’on voyait et plus souvent qu’aujourd’hui des fractures de la jambe et des entorses au genoux.  Le danger fait partie du sport mais je dois dire qu’à l’époque, la pratique du ski était beaucoup moins dangereuse.  Les équipement étaient alors moins performants et les pentes moins raides.  Tout était alors moins facile, mais les enfants étaient alors en bien plus grande forme et en bien meilleure santé.

Le printemps est la saison ou les brebis agnèlent.  Par ailleurs aussi confortables qu’elles puissent l’être dans leur étable, l’air du printemps est parfois trop vif pour les jeunes agneaux.   Notre demeure se transformait alors en pouponnière où nous prenions soin des nouveaux-nés jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour rejoindre leur mère.  Ma soeur et moi adorions prendre soin de ces tout petits que nous considérions comme faisant partie de la famille.

Le soleil du printemps fait fondre la neige et la chaleur du soleil réchauffe le coeur et fortifie le corps.  La forêt elle-même retrouve une force nouvelle et la sève des arbres fait gonfler les bourgeons.  Dans les érablières c’est le temps des sucres.  A cette époque mon père entaillait manuellement chaque tronc et y insérait un chalumeau de métal fendu à l’arrière et ouvert à l’avant.  La fente arrière permet à la sève de s’échapper du bois vers la cavité centrale.  L’ouverture avant permet à la sève de s’échapper vers l’extérieur.  La sève s’échappe ainsi par l’avant dans un goutte-à-goutte continuel qui vient remplir le seau qui y est attaché.  Les belles journées, la sève s’écoule si rapidement qu’il fallait chaque jour vider le seau dans un grand baril monté sur un traîneau tiré par un cheval.  La sève était alors versée dans un grand évaporateur chauffé au bois qui concentrait l’eau d’érable en un délicieux sirop.  Savez-vous qu’il faut quarante gallons d’eau d’érable pour produire un seul gallon de sirop!  C’était beaucoup de travail mais l’effort en valait la chandelle et en particulier lorsque ma mère transformait ce délicieux sirop en des friandises ou des pâtisseries meilleures encore.  Nous utilisions également le sirop d’érable pour sucrer tout naturellement les breuvages et les aliments.

En avril, aussitôt le sol dégelé et ressayé, venait le temps des semailles et peu de temps s’écoulait avant que l’on voie les jeunes pousses sortir de terre.  Le travail de la terre recommençait comme pour lui rendre par notre labeur, un peu de la vie dont elle nous avait nourri.  Chaque enfant devrait pouvoir ressentir et vivre ce que j’ai vécu.

Barbara Brown Traill à déjà été présidente de l’Association historique de Morin-Heights.  La ferme familiale est maintenant la propriété de Peter Mac Laurin.  Elle se situe au sud de l’intersection du chemin Christieville et de la route 364. La maison date de 1890.  La famille Brown acheta la ferme en 1913.